Récit par Camille, participante du stage "Alpi+" organisé du 22 au 26 juillet 2019 par le club alpin Lead The Climb avec le soutien de la fondation Petzl.
Le ton est donné pour cette semaine de stage à trois filles et une guide : ce sera en Valais suisse ! Nous décollons lundi matin de Chamonix direction Zermatt. La météo de la semaine s’annonce plutôt pas mal avec une incertitude pour le jeudi et vendredi. Nous sommes toutes les 3 d’origines diverses mais avec déjà une certaine expérience de l’alpinisme, ce qui nous laisse pas mal d’options possibles dans la région. Nous profitons du trajet pour faire connaissance et discuter du programme de la semaine et de nos attentes.
Le ton est donné pour cette semaine de stage à trois filles et une guide : ce sera en Valais suisse ! Nous décollons lundi matin de Chamonix direction Zermatt. La météo de la semaine s’annonce plutôt pas mal avec une incertitude pour le jeudi et vendredi. Nous sommes toutes les 3 d’origines diverses mais avec déjà une certaine expérience de l’alpinisme, ce qui nous laisse pas mal d’options possibles dans la région. Nous profitons du trajet pour faire connaissance et discuter du programme de la semaine et de nos attentes.
Jour 1 : une fois au parking de Täsch, nous bouclons les sacs et prenons le train pour Zermatt. Nous traversons la ville, ambiance bourgeoise alpine, aucune voiture sauf les petits véhicules électriques locaux. Dépaysement garanti… pour économiser nos jambes nous prenons le premier tronçon du téléphérique jusque Schwarzsee. Ce sont 4 heures de marche qui nous attendent jusqu’à l’Arbenbiwak, refuge suisse non gardé qui nous permettra d’accéder à l’arête de l’Arbengrat sur l’Obergabelhorn, premier objectif de la semaine. L’approche se déroule sans surprise, nous traversons les étages alpins jusqu’à une grosse moraine puis des dalles granitiques jusqu’au bivouac. Quand on parle de bivouac ici attention il ne s’agit pas des vieilles cabanes françaises mais bien de gros bivouacs entre 15 et 30 places en général, équipés de cuisine, vaisselle, matelas, couvertures….et poubelles. Les Suisses préfèrent en effet que les alpinistes laissent leurs déchets, qui sont stockés et redescendus en hélico. Ce système se défend. Certains bivouacs distribuent même des mini sacs poubelles aux gens de passage. Fin de l’après midi, on arrive à l’Arbenbiwak. Et on compte rapidement les têtes…pas besoin d’avoir fait maths sup pour se rendre compte qu’il y a largement plus de personnes que de places théoriques sur les matelas ! Et encore on est pas les dernières à monter. Notre soirée ce sera repérage, topos, coquillettes et négociations ! Heureusement qu’Elsie parle allemand….il y a d’autres femmes guides ce soir, la solidarité s’organise petit à petit et finalement ce sont bien une trentaine de personnes qui dormiront au chaud (pour 15 places annoncées). Ouf !
Jour 2 : les départs ont été échelonnés par les guides présents, nous nous levons à 3h30 pour un départ à 4h15. C’est Suzan qui prend le lead avec Elsie derrière elle, puis la cordée de Marion et moi. La course n’est pas bien visible depuis le bivouac mais les indications du topos s’avèrent très justes, nous remontons rapidement la partie en neige avant d’atteindre une rampe qui doit sortir sur le fil de l’arête. Le jour se lève quand nous prenons pied sur le caillou et le cheminement est assez aisé. Nous progressons à corde tendue. Aux alentours de 7h nous sommes sur l’arête Arbengrat. Suzan continue de suivre l’itinéraire au plus près du fil en pratiquant l’assurage en mouvement, Elsie vérifie la qualité des protections et surveille également ma cordée. Avec Marion nous alternons le lead en grimpant en réversible. Le caillou est très bon et agréable à grimper, se protège bien avec quelques sangles et camalots. Nous tirons une seule longueur dans le passage de 4+ et sortons au sommet. La vue est superbe sur le Valais (Cervin…). Nous traversons ensuite jusqu’à la Wellenkuppe par une série de rappel et une arête neigeuse qui remonte. Cette section de la course est très fréquentée et nous perdons pas mal de temps à attendre dans les rappels. Les difficultés sont terminées et une traversée glaciaire nous amène jusqu’à la Rötornhutte ou nous passerons la nuit.
La suite du récit au prochain épisode!