Nous sommes quatre ami(e)s réunis autour d'une envie : explorer le massif de l'Ushba en Géorgie, à ski et en alpinisme selon les conditions que nous rencontrerons. Entraînée les semaines précédents le départ dans le tourbillon de la pleine saison, je survole les préparatifs et atterris à Tbilissi comme sur une autre planète... Réalité brutale par ailleurs : manque de neige laissant présager de longs portage, averses ou crachin et une météo guère plus favorable les jours qui suivent, glaciers plus tourmentés et gorges d'accès moins sympathiques que nous ne les imaginions... Comme toujours, il s'agit de s'adapter - et vite!

Nous décidons d'explorer dans un premier temps sur 3 ou 4 jours la vallée de Kvishi, en face de l'Ushba. Apres quelques péripéties impliquant l'armée, nous entamons par un temps médiocre une longue, laborieuse et surtout incertaine montée avec sur notre dos de quoi bivouaquer à 2200m. Mais le succès est au rendez-vous et le camp de base est établi juste avant la nuit!

Le cadre se révèle grandiose, et les possibilités en ski-alpinisme nombreuses! Le ciel bleu fait quelques belles apparitions, les chutes de neige également. Faire la trace n'en est que plus sportif et nos échanges pour gérer le risque d'avalanche plus fréquents, mais les descentes dans une poudreuse de cinéma sont fabuleuses!

Faire fondre la neige recquiert plus d'essence que nous l'avions estimé, nous devons nous rationner et redescendre en vallée faire le plein de provisions. Il nous faut aussi prendre une décision importante : au vu de la glace noire qui recouvre les pentes de l'Ushba et de la neige qui tombe presque chaque après-midi, nous renonçons à nos projets d'ouverture sur ce sommet et choisissons de revenir à ce camp de base pour gravir les belles montagnes environnantes ainsi qu'une grande cascade entrevue durant l'approche. C'est donc parti pour un nouvel interlude de bartasse dans le mauvais temps mais aussi une soirée bien appréciée au chaud devant un bon et copieux repas!

Cette fois, ce sont 7 jours et 6 nuits consécutives par températures oscillants de -20 à -5°C que nous nous apprêtons à affronter. Corvées d'eau (pour économiser l'essence, nous allons désormais la chercher à la rivière), nettoyage du réchaud qui s'encrasse, renforcement du semi-igloo qui abrite nos repas, dodo dans un duvet encombré des chaussons, appareils photo, peaux de phoque et autres objets à faire sécher ou protéger du froid, une humidité qui malgré nos efforts s'immisce un peu partout... Un quotidien ni facile ni confortable, mais qui me ravit! De plus mes craintes de n'être pas à la hauteur comme seule femme du groupe s'envolent : mes expériences passées au Canada et au Manaslu ont renforcé ma capacité à endurer ces difficultés, je sais aussi l'importance de s'économiser... Je garde ainsi la forme et un moral au beau fixe, tandis qu'une fatigue physique ou mentale s'immisce au fil des jours dans notre groupe.

Malgré une météo toujours capricieuse, nous nous régalons et enchaînons de belles réalisations:
- Première ascension de "Georgian Bartasse", une cascade de glace de 200m en III / WI5 le 20 mars 2017 par Elsie Trichot, Florian Gallice, Maxime Fabbro, Thibault Sybille
- probable première ascension en ski-alpinisme d'un sommet côté 3506m que nous proposons de nommer "Flo Dalton's peak" en souvenir de la tranchée creusée sur une portion de l'arête - par Florian Gallice et Elsie Trichot le 21 mars 2017
- probable première ascension en ski-alpinisme du sommet Ladevalli, 3491m - par Elsie Trichot, Florian Gallice, Thibault Sybille, Maxime Fabbro le 22 mars 2017
- de belles sorties chaque jour, en gérant attentivement les risques pour revenir sans blessure et sans avoir déclenché ni plaque ni coulée...

Heureux, nous entamons le long retour, faisons nos adieux à nos hôtes à Mazeri et découvrons la beauté parfois surprenante de Tbilissi. 
​A bientôt pour de nouvelles aventures!

Lorsque Thomas me contacte, on parle tout d'abord de ski, de hors-piste. Mais sa curiosité pour les différents massifs alpins et la montagne en général m'interpelle et je lui propose de découvrir le ski de randonnée. Il accepte aussitôt et embarque 3 amis dans l'aventure... un vol Paris-Genève plus loin, nous voila en route pour trois jours à Areches-Beaufort! Une station de ski familiale et un camp de base idéal pour nous grâce a ses itinéraires accessibles et un accueil exceptionnel au gîte La Charmette.

Même pour de bons skieurs comme nos compères, une petite phase d'apprentissage est nécessaire : apprivoiser les fixations et les conversions ne se fait pas en un jour! Le ratio de temps montée/descente pourrait également décourager ces freeriders, mais quel bonheur de se retrouver en pleine nature, dans des paysages vierges d'intervention humaine! Et comme on le dit si bien : après l'effort, le réconfort... de belles descentes bien méritées parfois vierges de traces, dans une neige variable après cette longue période sans chute de neige mais ou l'on trouve ici une combe secrète en poudreuse, là de belles pentes revenues en neige de printemps...

Un séjour intense en terme d'efforts mais qui aura permis à nos jeunes parisiens de faire le plein d’énergie! Avec de beaux souvenirs et autant de projets pour venir à nouveau se ressourcer à la montagne.

Discover what a few days of off-piste skiing around Chamonix would look like : Balme - Vallorcine, Brévent - Flégère and les Grands Montets (where these images were shot) offer a great number of itinaries, where as a local mountain guide I can still find slopes with untouched powder 5 days after the last snowfall!

En montagnarde optimiste qui se respecte, je ne me résigne pas facilement a rester a l’intérieur : je sors donc les skis pour une petite sortie en rando, je joue avec les piolets en mode dry tooling, je tente d'aller grimper en falaise en espérant que le stratus se dissipera de bonne heure, je roule dans les feuilles mortes en VTT (l'impression de pédaler dans la semoule, vous connaissez?)... Mais soyons honnêtes : il y a des périodes de l’année ou on est mieux ailleurs! 

Je vous propose donc de découvrir un spot de grimpe majeur mais peu fréquenté : Geyikbayiri en Turquie! Avec des billets a 140 euros A/R de Genève a Antalya et 30 minutes de trajet de l’aéroport a la falaise et ses hébergements, la logistique est vite vue. La grimpe est splendide et variée a dominante de devers sculpté, l’équipement excellent... Voyez par vous-même!

Nous nous sommes concentré sur le spot de grimpe sportive et en particulier ses voies de 6b a 7b, en faisant ensuite un tour sur les falaises d'Olympos en bord de mer. Il y a également dans la région un vaste potentiel d'escalade sur friends et coinceurs, en calcaire, dont l’accès est facilité par un topo dédié. De quoi se divertir 1 a 3 semaines sans temps mort!

Le Montenvers étant fermé pour cause de travaux, c'est à pied que nous partons de Chamonix... une longue approche nous attend, je ressens une certaine fatigue accumulée sur la saison - la veille encore, j'étais au sommet de l'Aiguille du Tour avec 4 jeunes clients danois! Nous sommes chargés, nous avons en effet décidé de bivouaquer plutôt que de dormir à Leschaux. Bien nous en prend, c'est seuls que nous cheminerons en cette fin d’après-midi sur cet immense pilier, la solitude nous permettant de mieux apprécier l'engagement de cette course. Au fur et à mesure des difficultés, plus soutenues que ce à quoi nous nous attendions, notre respect pour Ricardo Cassin atteint des sommets! Nous en revanche, ce n'est pas le sommet mais un bivouac au confort médiocre que nous atteindrons aujourd'hui, au pied des dalles noires. Exposition maximale, atmosphère spectaculaire pour cette froide nuit en paroi...

Erreur tactique le lendemain, nous nous accordons une grasse mat' tandis que 4 cordées partis dans la nuit de Leschaux nous rejoignent déjà... changement d'ambiance donc, conviviale même si nous nous gênons un peu les uns les autres. Les difficultés mixtes des cheminées rouges et de la traversée qui y fait suite nous surprennent, nous avons en effet pris une variante d'attaque plus directe mais assez engagée, et en cette fin d'été nos mollets sont peu accoutumés au mode "glace & mixte"!

Deux ans après notre ascension de la goulotte Colton - Mac Intyre, c'est avec un plaisir aussi intense que nous franchissons la corniche sommitale : nous laissons derrière nous une voie magnifique, un nouveau rêve réalisé!

Have you ever considered going for an ascent of the Mont-Blanc, the highest summit in (western) Europe? It indeed deserves to be considered as a must-do in alpinism... Being so high up above the valley truly gives a sensation of being "on top of the world", the sunrise making the view all the more so amazing.
It's a real physical challenge though, the altitude making it harder to digest, sleep, climb. And don't be mistaken by the peaceful apparence of the pictures - on the day those were taken, the wind here and there threw us off balance! But those were unusually tough conditions.
A week ago, I guided Jeremy up to the Mont-Blanc summit from the Cosmique hut, via the "3 Mont-Blancs" traverse, and down via the Gouter hut. A route slightly more physical than the normal route, with slightly higher risks, but how beautiful! For Jeremy, the incremental efforts were well worth it!
And a point worth mentioning : it is much, much easier to find room in the Cosmique hut than in the Gouter hut...

En stage découverte de l'alpinisme, Sylvain et Paolo ont choisi de privilégier des courses techniques ... ils ne seront pas déçus! Apres une journée en grande voie dans les Aiguilles Rouges pour apprivoiser les techniques d'escalade, nous effectuons une traversée de la Petite Verte ou alternent les passages de cramponnage technique à de l'escalade mixte entre rocher et glace, pour finir par une grande descente sur glacier. Au 3e jour, nous gravissons l'arête du Rabouin, un parcours varié en "terrain montagne" : cheminée, "rasoir" aérien, descente d'un couloir raide en neige suivi d'exercices d'arrêt de glissades et d'un retour non anodin vers Lognan... En 3 jours, nos deux stagiaires genevois auront exploré la diversité de l'alpinisme et repoussé leur limites. Prêts à repartir?